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village construit à partir de matériaux de récupération

biospheres Par Le 11/02/2018

Un étrange village construit à partir de matériaux de récupération s’est installé à Marseille jusqu’au 28 Mars. Son ambition : poétiser le quotidien à partir de matériaux dont plus personne ne veut.

En argot créole-mauricien, Mari-Mira signifie «  terriblement excentrique » ou encore « énormément fantaisie ». Une définition qui résume bien l’esprit du lieu créé par la compagnie et installé à Marseille, sur l’esplanade du fort Saint-Jean, jusqu’à fin octobre. « Cet art urbain est réalisé à partir de matériaux dont plus personne ne veut, par des artistes de l’ordinaire, des gens qui ont à cœur de transformer et d’embellir leur quotidien » résume Guy-André Lagesse, l’un des fondateurs de la compagnie.
Tout commence en 1994, lorsque Guy-André Lagesse, Mauricien né en Afrique du Sud et ayant fait l’école des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence rencontre l’écrivain Arlésien Jean-Paul Curnier.
Les deux amis partent alors sur l’Ile Maurice et font la connaissance de Gaëtan et de sa femme Lyse, qui réalisent des bouquets de fleurs avec des bouteilles en plastique. Gaëtan étant aussi maçon, l’idée de construire une maison avec des matériaux bon marché se fait jour. « Nous ne faisons pas du détournement d’objets car il ne s’agit pas de contester la société de consommation : tout cela est créé par des gens qui n’ont pas les moyens de consommer. Il s’agit donc d’introduire une rêverie luxueuse, une élégance dans la vie de tous les jours avec des choses de peu. C’est une réutilisation de biens que d’autres jettent » précise Guy-André Lagesse.

 

Mari Mira fait revivre l’esprit cabanon


CabanonPetit à petit, la maison s’agrandit au fil des rencontres. Pas de but précis à atteindre, juste ouverture au monde et à l’autre. Aujourd’hui, la maison principale, construite à l’île Maurice, s’est enrichie d’une extension d’été en bois flotté (Marseille/Camargue), d’un complexe culturel conçu à partir de conteneurs de récupération de verre et de déchets (Paris), d’une Talking-house (Afrique du Sud) et d’une honeymoon boat (Iles Fidji), sans oublier les mêmes
quilles de l'air qu'en bretagne...

. Au final, le projet s’étend désormais sur 4000m2 de surface et plus de 17 personnes ont travaillé dessus.
Ouvert gratuitement au public et aux écoles, le parcours dans cet espace fantaisiste se fait accompagné d’un hôte, qui raconte de manière informelle l’aventure Mari Mira.


« Le but de notre compagnie est de faire se rencontrer artistes et personnes ordinaires, qui, parce qu’elles n’ont rien, font preuve de créativité et d’invention. Ayant vécu l’Apartheid, j’ai connu l’expérience de la séparation... D’où cette volonté féroce de provoquer le dialogue et les rencontres entre des mondes qui ne se cotoient pas forcément » confie le plasticien.
Prochaine étape envisagée : Glasgow…dans 6 mois, un an, deux ans. Comme toujours, rien n’est figé. Tout dépendra aussi des financements. Mais tous les espoirs sont permis car jusqu’ à présent, la compagnie a toujours su convaincre divers partenaires institutionnels et privés.