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Energies propres : Les technologies sont déjà là

biospheres Par Le 26/11/2014

Retour sur un forum passé.

Quelles solutions énergétiques auront été retenues par la France à l’horizon 2050 ? Pour s’en faire une idée, le Conseil Economique et Social (CES) conviait récemment le public à participer au « 58e Forum d’Iena », auquel prenaient part les représentants de plusieurs grands opérateurs énergétiques nationaux et internationaux, comme Total, GE, ou GDF. Face aux menaces du réchauffement climatique et à la raréfaction des réserves d’hydrocarbures, ces derniers misent sur les énergies renouvelables et le stockage du CO2, tout en rappelant que beaucoup d’avancées technologiques ont déjà été réalisées, et que seules des politiques fortes permettront à la France de réduire sa consommation énergétique.

Alors que les propositions du « Grenelle de l’environnement » en matière d’énergie sont débattues en région et sur Internet, le Conseil Economique et Social (CES) s’interrogeait hier, dans le cadre du « 58e Forum d’Iena », sur la composition du bouquet énergétique de la France à l’horizon 2050.
Pour Anne Duthilleul, membre du CES et présidente de l’Erap
(1), « le choix des solutions énergétiques du futur devra répondre à plusieurs critères : les émissions de gaz à effet de serre, la sécurité d’approvisionnement, le coût pour le consommateur, la souplesse d’utilisation et l’espace occupé par les installations énergétiques. » Autant de critères qui placent le nucléaire en bonne position, si l’on en croit la présidente de l’Erap, organisme qui gère une partie des actions de l’Etat au capital d’Areva.

Stockage du CO2 : Total va créer la première unité française

Les hydrocarbures, eux, sont évidemment disqualifiés. Mais pour Thierry Desmarest, président du Conseil d’administration de Total, « 
pétrole et gaz représentent toujours 56 % de l’énergie primaire dans le monde, et on va encore en avoir besoin longtemps. Cependant, on estime que la production de pétrole pourrait culminer à partir de 2020-2030 en raison de la forte demande. Notre objectif, c’est de retarder la survenue de ce pic. D’où la nécessité de poursuivre la recherche afin d’accroître le taux de récupération du pétrole et de pouvoir aller le chercher plus profondément. Mais Total diversifie également ses activités énergétiques, en misant notamment sur les biocarburants de deuxième génération, sur le photovoltaïque - qui reste cher mais dont le coût baisse de 10 % tous les ans -, et également sur le stockage du carbone. Nous allons d’ailleurs mettre en service à Lacq la première unité de capture et de séquestration de CO2 française, et nous pensons que cette technologie devrait connaître son déploiement industriel à partir de 2020. »
Gaz de France s’intéresse également au stockage. Si l’on en croit Marc Florette, directeur de la recherche à GDF, « 
nous avons un atout pour devenir un grand opérateur de capture et de séquestration du CO2, car nous avons déjà développé en France de telles techniques, afin de stocker le gaz naturel en milieu géologique.  » GDF, comme Total, se prépare également au tarissement annoncé des hydrocarbures en investissant dans les énergies renouvelables, « comme la co-génération domestique ou la construction bioclimatique, car c’est dans le bâtiment que va se jouer en grande partie la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.  »

Il faut inciter les consommateurs à acheter "vert"


Un sentiment partagé par Eric Pillaud, directeur général de la stratégie de Schneider Electric, pour qui, « 
les transports, sur lesquels on tend à focaliser dès que l’on parle d’énergie, c’est 25 % de la consommation. Le reste, c’est pour une grande part l’habitat résidentiel et tertiaire. Or, dans ce domaine, on peut faire beaucoup de choses car les technologies existent déjà, et les efforts de R&D se poursuivent. Le problème n’est donc pas forcément technologique. »
« 
Beaucoup de choses existent déjà dans le domaine du bâtiment ou de l’automobile pour réduire efficacement la consommation d’énergie et les émissions de GES. Ce ne sont donc pas forcément des ruptures technologiques qu’il faut attendre mais plutôt une incitation à consommer moins d’énergie. Pour ça, il faut des politiques fortes  », estime Marie-Odile Paulet, du CES.
Pour Clara Gaymard, président de General Electric en France, « 
nous avons le savoir-faire technologique, mais il faut que la réglementation pousse les consommateurs à choisir des produits plus propres, qui, dans un premier temps, seront forcément plus chers. »

(1) Erap : établissement public chargé de prendre des participations dans les secteurs de l’énergie, des télécoms ou de la pharmacie, à la demande de l’Etat.

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